Ernest De Jupiter

Festival de Cannes 2012 - Petit palmarès personnel

Voici bientôt une semaine que s'est clôt le 65ème festival de Cannes... les barrières sont rangées, les stands démontés… et il est temps de faire un petit compte rendu...

 

Je ne suis pas un grand cinéphile omniscient, mais j’ai une appréhension suffisamment régulière du 7ème art pour être capable de me faire une opinion, et pourquoi pas, la faire partager. Pendant  10 jours j’ai arpenté les salles obscures. A raison de 3 films par jour, autant dire que je n’aurai pas la prétention de faire un bilan intégral du festival. Toutefois, je me réserve la possibilité de livrer un certain point de vue, un regard…la réalité n’est-elle pas uniquement une somme de points de vue ?

 

La sélection officielle


Ma première mission : essayer de voir tous les films en compétition officielle. Mission partiellement remplie…mais suffisante pour avoir une bonne impression d’ensemble.

Le palmarès officiel est connu, voici le mien, par ordre d’intérêt décroissant…

 

1- Les perles du palmarès

Au-delà des Collines, Mungiu

La part des Anges, Ken Loach

 

2- Les réjouissants qui auraient dû être au palmarès

Vous n’avez encore rien vu – Alain Resnais

Moorise Kingdom, Wes Anderson

Mud, Jeff Nichols

Lawless – Des hommes sans loi – John Hillcoat

 

3- Les sympathiques

Reality, Matteo Garrone

Killing them softly - Cogan- La Mort en douce, Andrew Dominik

In another country – Hong Sang-soo, Corée du Sud

 

4- Les décevants

De Rouille et d’Os, Jacques Audiard

On the road - Sur la route – Walter Salles

Like Someone in Love, Abbas Kiarostami

 

5- Les fléaux insupportables

Amour, Haneke

Cosmopolis, David Cronenberg

The Paperboy, Lee Daniels

 

6- L’erreur…

Holy Motors, Leos Carax

 

1 - Les perles récompensées


Beyond the Hills, Au-delà des collines, Cristian Mungiu - Prix du scénario

Cosmina Stratan, Cristina Flutur prix interprétation féminine

 

Roumanie, époque actuelle. Un couvent très éloigné du monde moderne. Pas d’eau courante ni électricité. Quelques religieuses y vivent autour d’une « mère » mais aussi d’un « père » moine orthodoxe s’étant retiré du monde après avoir reçu l’illumination. La vie y est simple,  mais elle a l’air de s’écouler paisiblement. L’ambiance y est plutôt détendue. Arrive l’ancienne petite amie de l’une des nonnes. Elle a l’impression que le couvent lui a volé son amie. Elle entre en rébellion. Les religieux font leur possible pour l’aider mais ils sont désœuvrés, jusqu’au drame.

Actrices extraordinaires, belles images et intrigue très bien menée, personnalités très fouillées et intéressantes. J’ai particulièrement apprécié le prêtre orthodoxe.  Le cinéaste pose la question de la place de la religion dans la société contemporaine et de ce qu’elle peut apporter à certains individus. Pour une fois, la question de la religion chrétienne n’est pas abordée sous l’angle du fanatisme. Ce sont des gens humains, intelligents, qui ne maudissent pas le progrès. Ils ont seulement choisi pour eux, une autre voie. 

Au milieu de la vulgarité et de l’absence de spiritualité qui caractérise une bonne partie de la sélection officielle, ce film était une éclaircie, un appel à l’élévation de la pensée. Le jury ne s’y ai pas trompé. Merci à lui.

 

The Angel’s share – La part des Anges. Ken Loach. Prix du Jury

Un prix du jury pour ce Ken Loach. Voilà une excellente nouvelle à laquelle on ne s’attendait pas.

Eric Neuhoff du Figaro l’a bien résumé : « Ken Loach déclencha des éclats de rire. Il fut le seul. Cet homme est un héros. »

Du rire, c’est vrai que l’on en avait bien besoin… je ne pensais pas qu’il viendrait du réalisateur britannique, qui se complait souvent dans le gauchisme.

Pourtant, ici, malgré la difficultés de la vie et les malheurs, tout est joyeux. Joyeux, l’accent écossais à couper au couteau qui nécessitait même des sous-titres en anglais, joyeux les dialogues qui comptent pourtant un nombre impressionnant de « fuck » par seconde, joyeuse cette jouissance communicative de l’amateur de whisky qui déguste des grands crus avec délectation, joyeux cet homme apparemment très simple qui encadre une équipe de délinquants pour des travaux d’intérêts généraux et qui élabore le projet fou de leur faire partager son amour du whisky.

Toute la petite équipe de jeunes n’a pas été convaincue, mais il en a suffit d’un, il a été sauvé. Le jeune acteur choisi pour le rôle aussi. Une note d’espoir que le jury a choisi de récompenser.

 

2. Les réjouissants qui auraient dû avoir quelque chose

 

Moorise Kingdom, Wes Anderson, sortie le 16 mai 2012

Avec Bruce Willis, Edward Norton, Bill Murray, Tilda Swinton…

 

Mud, Jeff Nichols

Avec Matthew McConaughey, Reese Witherspoon, Tye Sheridan, Michael Shannon, Sarah Paulson…

Moorise Kingdom et Mud ont beaucoup en commun. L’un en ouverture, l’autre en fin de compétition, ils jettent des regards d’enfants sur les tribulations adultes des films en sélection.

Ces enfants,  tous excellents par ailleurs,  sont confrontés au monde des adultes. Toutefois, ils ne semblent pas connaître les inhibitions et la peur qui limitent les actions de leurs aînés. Ces enfants sont purs, sans arrière-pensées, ce qui les rend audacieux et intrépides. Que l’on ne s’y méprenne pas, ce genre de bambins est assez rare!

Moorise Kingdom est un petit bijou de précision, de beauté de délicatesse. C’est un objet étrange où règne une atmosphère mystérieuse. On a l’impression de plonger dans une bulle de verre, quelque chose comme le monde de Narnia. Tout y est beau et coloré, les costumes, les paysages… Mention spéciale pour le générique en forme d’analyse musicale d’une œuvre de Britten !

On retrouve cette atmosphère un peu fantastique dans Mud, alors que les deux enfants débarquent sur cette île mystérieuse, déserte, où les pas d’un étranger invisible s’effacent brusquement dans le sable, où l’on découvre un bateau coincé en haut des arbres. Lorsque Mud apparaît, l’un des enfants, déjà conquis, décide d’aider l’étrange personnage, mystérieux amoureux séparé de sa fiancé par un destin tragique. Quelle âme aventurière ne serait pas séduite?

Mais dans les deux films, le monde réel n’est pas exactement celui auquel ils s’attendaient, même si… il n’est peut-être pas non plus aussi désespérant que l’on veut bien le croire.

Un regard d’enfant, c’est peut-être cela qui manque si cruellement à nos Audiard et Haneke…

 

Vous n’avez encore rien vu – Alain Resnais

Sortie le 26 septembre 2012

Avec plein de beau monde : Pierre Arditi, Mathieu Amalric, Lambert Wilson, Michel Piccoli, Sabine Azéma, Anne Consigny, Denis Podalydes, Michel Robin, Anny Duperey, Hippolyte Girardot.

 

Le soir du film d’Alain Resnais, j’en étais arrivé à un degré de déception particulièrement élevé. J’étais las de toute cette vulgarité et cet ennui. Ce fut un rayon de soleil, une bulle de fraîcheur. Enfin, je retrouvais le bonheur du cinéma.

Voici lquels en étaient les ingrédients : de vrais acteurs, des acteurs de talents, des acteurs de théâtre, dont on pouvait comprendre chaque mot (ce qui changeait de Marion Cotillard pour ne citer qu’elle…). J’ai retrouvé mes chers Arditi et Wilson, redécouvert le talent de Amalric, excellent dans son rôle de Méphistophélès, le talent de Sabine Azéma…entre autres.

Deuxième ingrédient : un texte exceptionnel. On dira ce que l’on voudra mais Anouilh est un génie. Je ne connaissais pas sa pièce Eurydice et l’ai découverte avec bonheur.

Troisième ingrédient : une mise en scène extrêmement belle et délicate à laquelle s’ajoutait la touche d’originalité : le même texte dit par plusieurs acteurs différents, qui semblent eux aussi redécouvrir le bonheur de jouer.

Ce petit jeunot de 90 ans paraît bien plus vivant que le sinistre Haneke. Resnais est un grand artiste. Il refuse que ce film soit considéré comme son testament. Il a déjà d’autres projets en cours. On ne demande pas mieux !

 

 

Lawless – Des hommes sans loi – John Hillcoat     Sortie le 12 septembre 2012

Avec Tom Hardy, Guy Pearce, Gary Oldman, Shia LaBeouf, Jessica Chastain, Mia Wasikowska

 

Voici un bon film bien américain (bon, australien d’accord mais l’idée est là). Il a le mérite de constituer un savant mélange entre le western et le film de gangster. L’ histoire est située à l’époque de la prohibition.  C’est un peu Al Capone perdu chez les campagnards de l’Amérique profonde.

Trois frères, les Bondurant, distillent tranquillement leur whisky comme tout le monde et font leur petit trafic sans rien demander à personne. Ils ont seulement une petite caractéristique : dans la région, on les dit invincibles. En voilà assez pour les convaincre de tenir tête au méchant de la grande ville qui vient, de mêche avec les autorités locales, réclamer sa part de marché. Chaque frère réagit à sa manière et cela ne va pas sans heurts, mais ce que l’on réalise au final, c’est qu’ils s’aiment tous les trois sincèrement.

Un très bon scénario, des acteurs hors pairs, notamment l’excellent Shia LaBeouf, beaucoup d’humour. Les frères sont extrêmement attendrissants et le méchant particulièrement odieux. On rit, on stresse et on ne s’ennuie pas, on ferme parfois les yeux devant quelques scènes de passage à tabac très dures… Ames sensibles s’abstenir. Un beau divertissement, mais aussi une leçon de courage et de folie. Il faut croire à son invincibilité quelques fois.

 

3. Les sympathiques


Reality, Matteo Garrone, Grand Prix

Sortie : 22 août 2012

Avec Aniello Arena, Claudia Gerini, Nunzia Schiano…

 

Principal intérêt de ce film: l’ambiance déjantée typiquement napolitaine: mamas et délires à foison dans une Naples bien populaire, un décor de vieille ville un peu délabrée. J’adore.

L’histoire : comment un personnage assez simple se laisse aveugler par les promesses dorées de succès et de gloire de la téléréalité, jusqu’à en devenir fou.. et fou à la napolitaine ce n’est pas rien.

Quelques scènes sont vraiment cocasses : persuadé que la télévision le fait surveiller pour juger s’il est digne d’être choisi, il décide de vivre de manière exemplaire et commence à distribuer tous ses meubles par la fenêtre aux pauvres du quartier...

On rit beaucoup, malheureusement, on s’ennuie aussi beaucoup. Le film, trop long, aurait gagné à plus de concision mais il reste honnête et distrayant.  Je ne pense pas qu’il mérite vraiment une distinction. Moretti a sans doute voulu encourager son compatriote. Pourquoi pas.

 

Killing them softly - Cogan- La Mort en douce, Andrew Dominik

Avec Brad Pitt, Ray Liotta, Sam Rockwell… Sortie 17 oct. 2012

 

Une bonne grosse production américaine avec Brad Pitt, produite par Brad Pitt… pas de quoi réjouir un cinéphile bobo franchouillard…mais moi si… c’est mon côté bon public sans doute !

Bon, beaucoup d’énergie dépensée au premier abord pour…se retrouver à l’orchestre de la Salle Lumière à la projection de 19h30, si possible pas trop loin du rang réservé à l’équipe du film. Avoir l’occasion de voir de près une des plus grandes stars mondiales, ça ne se rate pas. Cette petite fantaisie m’a valu de voir le film au 1er rang sur un strapontin. J’ai dû donc fermer très fort les yeux pendant quelques scènes de tabassage particulièrement atroces.

Je ne suis pas fanatique des films d’action, ni des films de gangsters. Mais après le nombre de pensums ennuyeux que j’avais dû supporter depuis le début du festival, cela m'a fait du bien... de ne pas voir le temps passer ! Le scénario est original et tient la route.

Impression générale : un monde de gangsters touché par la crise. Des tueurs que l’on fait voyager en classe éco et qui finalement se révèlent trop ivres pour faire le boulot, des petits braqueurs terrorisés, un Brad Pitt qui joue les grands seigneurs cyniques, le tout sur fond de campagne Bush/Obama. Une petite note de désespoir pour finir : l’élection d’Obama ne va rien changer. Ce cher Brad aurait-il besoin de quelques antidépresseurs ?

 

 

In another country – Hong Sang-soo

Avec Isabelle Huppert, Yu Jun-Sang, Jung Yumi

 

Voici un petit film bien étrange. Une scénariste semble avoir choisi ses personnages, mais n’a pas encore trouvé exactement quoi leur faire faire, alors, elle fait des essais, des brouillons. Huppert est tour à tour femme trompée ou réalisatrice, rencontre toujours le même maître-nageur séduisant et niais, cherche toujours le même phareà visiter, ou bien se fait offrir un stylo Montblanc par un moine  tibétain. Au début on rit, on s’amuse, puis on se lasse, mais au final, on n’est pas mécontent de ces quelques heures passées dans un petit village coréen. Sympathique si l’on a rien d’autre à faire…

 

4. Les déceptions


De Rouille et d’Os, Jacques Audiard. Sortie le 17 mai 2012

Avec Marion Cotillard, Matthias Schoenaerts

 

Cocorico. Voilà encore un film attendu avec impatience. Audiard avait raflé la Palme d’Or avec son Prophète. Ajoutons à cela Notre « géniale » Marion Cotillard nationale et le «très prometteur » Matthias Schoenaerts dans une histoire bien morbide, avec des malheureux et tout et tout et attention chef d’œuvre ! Tout pour régaler nos franchouillards bien-pensants.

Plusieurs choses m’ont choqué dans ce film. D’une part, l’omniprésence de la vulgarité : vulgarité du langage, des textes, des situations. Lui est un rustre affiché, mais elle n’a pas non plus une grande classe. Cette impression est renforcée par le fait que notre « grande » actrice française a une diction déplorable, comme beaucoup des jeunes acteurs de notre époque. Les sous-titres en anglais étaient souvent les bienvenus.

Toute l’histoire tourne autour de processus d’acceptation par la jeune femme de son infirmité. La vie continue. D’accord sur ce point. Mais était-il si nécessaire de lui faire brandir ses prothèses comme des trophées ? Porter des pantalons courts et des jupes ? Cela relevait plutôt de l’exhibitionnisme, sans parler des scènes de sexe où ses moignons sont bien en vue...

D’aucun y verront un plaidoyer pour la différence. Pour moi, cela relève de l’obscénité.

Voilà un film franchouillard, certes bien ficelé, mais sans classe. Il reflète la vulgarité de la société actuelle. On attend plus du cinéma. Il ne méritait rien, il n’a rien eu. Une fois encore, merci Moretti.

 

On the road - Sur la route – Walter Salles

Sortie le 23 mai 2012-05-30

 

Je lis que le scénario est tiré de l’œuvre de Jack Kerouac. Très bien. Je ne la connais pas mais il s’agit sans doute d’une sorte de roman initiatique, au cinéma cela aurait pu donner un bon road movie.

Qu’est-ce que je vois ? un jeune écrivain des années 60, Sal, un peu paumé et en mal d’inspiration, tombe en extase devant un ex-taulard, Dean Moriaty, plutôt dégourdi et très porté sur le sexe et la drogue. Sal va le suivre partout, lui et sa jeune femme très « libérée » jusque dans les pires excès.

Aura-t-il appris quelque chose de ses aventures ? Il est permis d’en douter…nous, de notre côté nous nous ennuyons sec… je dois avouer que les problèmes de sexe de ces jeunes ne m’ont pas du tout passionné. C’est lisse, c’est plat. De la voiture, du sexe, de la voiture, une autre femme, de la drogue, de la voiture, on revient à l’ancienne maîtresse parce que finalement elle fait mieux l’amour. Rien de nouveau sous le soleil. Passez votre chemin et laissez nous dormir en paix.

 

Like Someone in Love, Abbas Kiarostami

Avec Ryo Kase, Denden, Rin Takanashi, Tadashi Okuno

 

Un vieux professeur fait venir chez lui une jeune callgirl et semble se prendre d’affection pour elle, ce qui ne plaît pas au petit ami de la fille. Voilà c’est tout.

 

5. Les fléaux insupportables


Amour, Haneke, Palme d’Or, sortie 24 nov.

 

Le film du lauréat de 2010 était bien sûr l’un des plus attendus, d’autant qu’il réunissait trois artistes de renom : Jean-Louis Trintignant, Emmanuelle Riva, Isabelle Huppert. J’y allais à reculons… Le Ruban Blanc ne m’avait pas particulièrement emballé et j’ai une aversion pour la mise en scène de Don Giovanni à l’Opéra de Paris, signée du même Autrichien.

Le jury a cru bon de décerner une seconde fois la palme à Haneke. J’aurais concédé un prix d’interprétation à Trintignant, qui est splendide, mais rien de plus. 

Il s’agit de l’œuvre d’un homme vieillissant qui voit approcher la mort avec angoisse. Son message : la persistance de l’amour jusque dans les pires moments, jusqu’à la décadence ultime. Certes. Bien. Mais qui a vraiment besoin de voir cela ? Qui veut voir la déchéance de cette femme intelligente, cultivée ? Ceux qui l’ont vécu n’ont pas envie de se souvenir et ceux à qui une telle épreuve a été épargnée, n’ont rien à apprendre de ces images. Il n’y a rien à tirer de ce film, seulement un immense désespoir. Il est abject, horrible, obscène. I

La France, l’Europe, donnent la Palme à l’amour mais surtout à la déchéance et à la mort. Prémonitoire ?

 

 

Cosmopolis, David Cronenberg,  sortie le 23 mai 2012

Avec Robert Pattinson, Jay Baruchet, Juliette Binoche…

 

Voilà encore un film très attendu. Depuis le début du festival, on était envahis par les photos de Robert Pattinson, une soi-disant révélation. Salle bondée. Quelle perle allait encore sortir du génial réalisateur de La Mouche ? eh bien, rien, le Néant absolu !

Le scénario : Pattinson, allures de héros de Matrix, veut une coupe de cheveux…il va devoir pour cela traverser Manhattan dans sa limousine High tech. Ah oui, Manhattan est un peu encombrée car c’est en quelque sorte la fin du monde (ou la fin des méchants capitalistes). Voilà, c’est tout. Entre deux scènes de sexe obscènes, un toucher rectal interminable et des considérations pseudo-philosophiques sur les méfaits de la haute finance, on s’ennuie sec. Pour parodier un homme politique élèbre, Cosmopolis a fait pschit...


The Paperboy, Lee Daniels

Sortie le 14 novembre 2012

Avec Zac Efron, John Cusack, Matthew McConaughey, Nicole Kidman, Macy Gray

 

The Paperboy fait partie des films, avec Holy Motors, pendant lesquels je louchais fortement sur la sortie. Pour Paperboy, j’ai finalement opté pour un sommeil réparateur…mais j’en avais vu suffisamment pour me faire une idée…

Première remarque : comment Kidman a-t-elle pu accepter un rôle aussi dégradant ? La scène de masturbation dans la prison, ainsi que la scène de sexe dans la cuisine sont à la limite du supportable.

Deuxième remarque : je n’ai pas compris l’intérêt du scénario. Deux journalistes se mettent en tête d’innocenter un homme dans le couloir de la mort qui visiblement les méprise, se moque d’eux et est une vérole absolue. Jusqu’où va l’amour de la justice?

Obscénités et scénario raté… ce film n’a juste aucun intérêt.

 

6. L’erreur…


Holy Motors – Leos Carax – sortie le 4 juillet 2012 (histoire de penser à éviter d’y aller)

 

Si l’on devait donner une palme du néant, Holy Motors la gagnerait haut la main.

Le voilà ce film que tout le monde attendait. Aujourd’hui encore, bientôt une semaine après la remise de la palme, les cultureux de France Cultures, France Inter, Télérama, pour ne citer qu’eux, ne se sont pas encore remis de leur désespoir : leur chouchou n’a rien eu, Gianni Moretti est un ignare, un lâche, un président de jury raté!

Cette extase devant Holy Motors, c'est celle qui prend les spectateurs des pièces de théâtre contemporain, telles que celles de Garcia où les acteurs urinent sur le premier rang en s’arrosant de ketchup avec des masques d’hommes politiques. C’est la même extase qui conduit à rester béats devant une corbeille d’ampoules usagées ou bien à crier au génie devant les mises en scènes de Warlinkowski. Cette extase est née de l’obsession du « nouveau » à tous prix. Ce sont des bobos blasés que plus rien n’étonne ni n’émeut. Il leur faut des émotions fortes et dérangeantes. Cette recherche n’aboutit qu’à la négation de tout, au néant artistique, à Holy Motors.

Faut-il en parler maintenant ? Un genre de milliardaire, Denis Lavant, se ballade dans sa limousine (encore) transformée en loge de maquillage. Il n’a pas l’air de savoir qui il est puisqu’il joue tour à tour à la mendiante, au fou, et autres choses que je n’ai pas identifiées.  Des scènes ennuyeuses, des scènes horribles où il mange les doigts d’une fille avant d’enlever une mannequin dans les égouts et de lui mettre une burqua. Cela n’a ni queue ni tête. J’ai cherché en vain une quelconque symbolique, 2d degré, 3eme degré… peut-être suis-je stupide mais je n’ai trouvé au bout de ma quête que le néant. Si cela intéresse certains tant mieux, mais qu’ils ne le fassent pas subir à d’autres et n’empoisonnent pas de leur folie notre société, déjà bien malade de leurs excès.



01/06/2012
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